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2004-12-08 21:32:08 UTC
Le genre humain est appele` a placer l'humanite` au-dessus de
ses differences,de l'adversite ...et de n'importe quelle autre
consideration
pour lui permettre de vivre dans la paix et l'harmonie s'il
voulait survivre
encore.
Nous somme tous dans le meme bateau. Aux passagers de
se comporter dignement a la maniere des hommes responsables ,
conscients et civilises pour nous permettre d'arriver tous a
notre
au bout de notre voyage provisoire sur cette terre dans les
meilleures conditions possibles.
=============================
http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=41519
Xtrait du texte ci-dessous :
En outre, l'éducation de demain devra s'attacher à enseigner
l'unité de la condition humaine. En effet, nous vivons à l'ère planétaire et
le destin de l'humanité tout entière est désormais commun. Le développement
prodigieux des connaissances depuis la seconde moitié du XXe siècle a permis
de prendre conscience de la véritable situation de l'être humain dans
l'univers. Les idées multiséculaires sur l'univers, la terre, la vie et sur
l'homme lui-même ont été totalement révolutionnées par les progrès
simultanés notamment des sciences de la terre, de la biologie, de la
cosmologie et de l'écologie.
http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=41519
Les savoirs de l'avenir
08.12.2004 | 13h12
«Science sans conscience n'est que ruine
de l'âme» (Rabelais)
Comment définir donc les savoirs à enseigner à nos
progénitures dans un contexte national et international en mutation rapide ?
Comment assurer désormais la transmission des connaissances et des savoirs
permettant de former les citoyens de demain ?
La parution ces dernières années d'ouvrages traitant des
différentes problématiques de l'éducation fait florès. Ce phénomène n'est
certes pas nouveau puisque depuis l'antiquité (voir notamment la République
de Platon), cette thématique a constitué indéniablement une préoccupation
majeure et récurrente chez tous les grands penseurs ainsi que chez les
grands hommes d'Etat. Mais jamais les discours, ni les tons de ces penseurs
n'ont laissé transparaître, autant que de nos jours, de soucis et de
réflexions inquiètes sur les contenus de l'enseignement et sur l'acte
d'enseigner lui-même. Parmi les ouvrages publiés récemment dans ce domaine,
il y a lieu de citer particulièrement celui du grand sociologue et
philosophe français Edgar Morin intitulé " les sept savoirs nécessaires à
l'éducation du futur ". Il s'agit d'un livre issu d'une réflexion initiée
dans le cadre de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la
science et la culture - UNESCO et publié aux éditions du Seuil.
Notre étude, nécessairement réductrice, se propose de
survoler les grands axes de ce maître ouvrage divisé en sept chapitre et
dont le premier traite de l'incertitude et de la subjectivité liées à toute
connaissance.
La subjectivité de la connaissance
Depuis l'apparition de l'homo sapiens, l'esprit humain a
dû affronter constamment deux risques majeurs : l'erreur et l'illusion.
Mais, chose tragique, ces dernières, qualifiées de véritables " cécités de
la connaissance ", ne se reconnaissent nullement comme telles. Nulle
connaissance ne peut prétendre constituer une fidèle représentation des
choses et du monde extérieur.
Selon E. Morin, " la connaissance sous forme de mots,
d'idées et de théories est le fruit d'une traduction-reconstruction par les
moyens du langage et de la pensée et, par là, elle connaît le risque
d'erreur ". Mais alors, pour ce qui est de l'objectivité scientifique ?
L'auteur réfute la possibilité d'une connaissance totalement objective et
démontre que dans le monde humain -comme déjà dans le monde mammifère-le
développement de l'intelligence ne peut être dissocié de l'affectivité,
c'est-à-dire de la curiosité, de la passion qui sont inhérentes à toute
recherche philosophique ou scientifique. Il y a donc lieu d'abord de
promouvoir une nouvelle éducation qui mette l'accent sur les contraintes
liées à toute connaissance, à ses processus de l'orienter vers la détection
des sources d'erreurs, d'illusions et de fourvoiement.
Le deuxième savoir que la nouvelle éducation devra mettre
en ouvre est cette tendance croissante à la planétarisation du savoir et à
la nécessité d'une réelle connaissance du monde dans sa globalité et dans sa
complexité. Cette connaissance s'étend à tous les plans : politique,
économique, écologique, anthropologique, etc.
Il est de plus en plus admis qu'il existe désormais une
inadéquation inquiétante entre, d'une part, nos savoirs compartimentés,
segmentés et atomisés et, d'autre part, des réalités ou problèmes
multidisciplinaires, transversaux, globaux qui ne peuvent plus êtres
appréhendés efficacement qu'à l'échelle planétaire.
L'éducation du futur ne rendra pertinentes les
connaissances qu'en se départissant de " l'intelligence parcellaire,
compartimentée, mécaniste, fractionne les problèmes, sépare ce qui est
relié, unidimensionnalise le multidimensionnel ". Il devient, par
conséquent, impérieux d'opérer sans plus tarder, une réforme de la pensée
dans ce sens ; une reforme non pas, pour reprendre les termes du philosophe,
d'ordre " programmatique " mais " paradigmatique ".
Enseigner la condition humaine
En outre, l'éducation de demain devra s'attacher à
enseigner l'unité de la condition humaine. En effet, nous vivons à l'ère
planétaire et le destin de l'humanité tout entière est désormais commun. Le
développement prodigieux des connaissances depuis la seconde moitié du XXe
siècle a permis de prendre conscience de la véritable situation de l'être
humain dans l'univers. Les idées multiséculaires sur l'univers, la terre, la
vie et sur l'homme lui-même ont été totalement révolutionnées par les
progrès simultanés notamment des sciences de la terre, de la biologie, de la
cosmologie et de l'écologie.
Malheureusement, les nombreux apports et constructions de
ces sciences sont demeurés disjoints, compartimentés. Du coup, l'être
humain, tel les morceaux d'un puzzle défiguré, se trouve écartelé,
fragmenté. Ici, selon Edgar Morin, se pose un grave problème d'ordre
épistémologique : " l'impossibilité de concevoir l'unité complexe de
l'humain par la pensée disjonctive, qui conçoit notre humanité de façon
insulaire, en dehors du cosmos qui l'entoure, de la matière physique et de
l'esprit dont nous sommes constitués, ainsi que par la pensée réductrice,
qui réduit l'unité humaine à un substrat purement bio-anatomique ".
Enseigner l'identité terrienne
L'éducation du futur doit également ouvrer pour
l'enseignement de la communauté du destin du genre humain, son histoire
récente, l'interdépendance croissante entre toutes les sociétés humaines et
le fait que depuis le XXe siècle " tous les humains, désormais confrontés
aux mêmes problèmes fondamentaux de vie et de mort, vivent une communauté de
destin planétaire ".
Cette nouvelle éducation doit en conséquence ouvrer pour
développer en chacun d'entre nous la conscience du besoin d'apprendre à
être, vivre, partager, communiquer et communier en tant qu'un humain de la
planète terre. En vue d'y arriver, il faut inscrire en nous les consciences
suivantes :
. Une conscience anthropologique ;
. Une conscience écologique ;
. Une conscience civique terrienne ;
. Une conscience spirituelle de l'humaine condition.
E. Morin a forgé ici un néologisme qui devrait connaître
un destin favorable " la symbiosophie " que l'on peut définir en s'en tenant
à son étymologie, par " la sagesse de vivre ensemble ".
Archipels de certitudes, océans d'incertitudes
L'humanité a vécu jusqu'au XIXe siècle avec la croyance en
un futur répétitif (l'éternel retour) ou progressif. Le XXe siècle a
découvert, pour reprendre la fameuse boutade de Paul valery, que " le futur
n'est plus ce qu'il était ". En d'autres termes, la notion de futur a
simplement disparu en ce sens que l'on ne peut plus le prévoir et encore
moins le prédire. Cette " découverte " a jeté l'homme moderne dans une sorte
de désarroi existentiel : l'histoire humaine n'est plus balisée et devient
une aventure mystérieuse.
Cette réalité exigera de l'homme moderne un effort soutenu
pour faire son deuil de l'illusion de pouvoir déchiffrer l'avenir et prédire
le destin humain. Ceci est d'autant plus tragique que, selon le philosophe,
" la prise de conscience de l'incertitude historique se fait aujourd'hui
dans l'effondrement du mythe de progrès ".
L'éducation du futur doit donc se départir des visions du
positivisme scientifique, des conceptions déterministes. " La connaissance,
dit Morin, est une navigation dans un océan d'incertitudes à travers des
archipels de certitudes ".
Au-delà de cette formule saisissante, le philosophe nous
invite à comprendre les bifurcations, les turbulences, les aléas et
contingences dont les sociétés et l'histoire humaine sont le théâtre.
Prôner un humanisme altruiste
La situation d'aujourd'hui sur notre planète est pour le
moins paradoxale.
En effet, alors que la communication triomphe, que la
planète est quadrillée, traversée, par des réseaux, téléphones portables,
fax, modems et autres Internet, la mésintelligence et l'incompréhension
entre les humains gagnent sans cesse du terrain.
L'auteur rappelle que la communication n'implique pas
nécessairement la compréhension car étymologiquement com-prehendere signifie
appréhender ensemble, saisir ensemble (le texte et son contexte, les parties
et le tout, le multiple et l'un). A ce titre, Morin distingue deux sortes de
compréhensions : la compréhension intellectuelle ou objective et la
compréhension humaine intersubjective.
C'est, à l'évidence, cette seconde forme de compréhension
qui fait tragiquement défaut aujourd'hui à l'humanité. Morin prône un
humanisme altruiste capable de transcender l'égocentrisme qui entretient la
self-deception, c'est-à-dire la tromperie à l'égard de soi-même. Il attire
fortement notre attention sur le fait qu'être possédé " par une idée, une
foi, qui donne la conviction absolue de sa vérité annihile toute possibilité
de compréhension de l'autre idée, de l'autre foi, de l'autre personne ".
Ceci n'est pas sans nous rappeler ce qu'écrivait déjà Aristote dans "
Ethique à Nicomaque " : " nous croyons tous que ce que nous savons ne peut
être autrement qu'il n'est ".
Vers une éthique du genre humain
La conception complexe du genre humain, nous rappelle le
philosophe, comporte la triade suivante : individu/société/espèce. Ces trois
éléments doivent toujours être entendus comme indispensables, ils
s'entretiennent et sont dialectiquement reliés entre eux.
Dès lors, ajoute M. Morin, " une éthique proprement
humaine (.), doit être considérée comme une éthique de la boucle à trois
termes, individu/société/espèce d'où émerge notre conscience et notre esprit
proprement humain ". Il appelle cette nouvelle conscience " une
anthropo-éthique ".
S'agissant du lien éthique de l'individu à la société, ce
lien doit être fondé sur l'enseignement des valeurs de la démocratie,
c'est-à-dire sur le respect du principe de la souveraineté du peuple
citoyen. En ce qui concerne le lien éthique de l'individu à l'espèce
humaine, il s'agira d'admettre que la finitude géographique de notre terre
impose à chaque être humain un principe d'hospitalité universelle et de
solidarité envers ses semblables au-delà des spécificités culturelles et des
particularismes nationaux.
En guise de conclusion, nous pourrons affirmer que
l'important ouvrage d'Edgar Morin, sommairement analysé ci-dessus, vient à
point nommé, parmi d'autres ouvrages de préoccupations analogues, nous
interpeller avec force sur la qualité de notre enseignement et sur
l'adéquation et la pertinence de nos cursus scolaires et universitaires à un
tournant décisif de l'histoire de notre pays.
Nos gouvernants aux différents niveaux de la hiérarchie
politique, nos éducateurs, enseignants et autres pédagogiques, " chacun en
ce qui le concerne ", sauront-ils relever les défis majeurs sur lesquels
achoppe notre système éducatif vermoulu et anachronique ou bien
persisteront-ils à appliquer des cautères sur la jambe de bois de notre
enseignement ? Notre pays n'est plus en mesure de souffrir davantage de
retard dans ce domaine sous peine d'être inexorablement et définitivement
" largué " par les pays les plus avancés.
Réfléchissons et (réagissons surtout) sur ce qu'écrivait
déjà le grand philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) " On ne doit pas
éduquer les enfants d'après l'état présent de l'espèce humaine mais d'après
son état futur possible et meilleur, c'est-à-dire conformément à sa
destination totale ".
* Juriste et ancien cadre de l'ONE
http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=41519
Abdellah Chaker *
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ses differences,de l'adversite ...et de n'importe quelle autre
consideration
pour lui permettre de vivre dans la paix et l'harmonie s'il
voulait survivre
encore.
Nous somme tous dans le meme bateau. Aux passagers de
se comporter dignement a la maniere des hommes responsables ,
conscients et civilises pour nous permettre d'arriver tous a
notre
au bout de notre voyage provisoire sur cette terre dans les
meilleures conditions possibles.
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http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=41519
Xtrait du texte ci-dessous :
En outre, l'éducation de demain devra s'attacher à enseigner
l'unité de la condition humaine. En effet, nous vivons à l'ère planétaire et
le destin de l'humanité tout entière est désormais commun. Le développement
prodigieux des connaissances depuis la seconde moitié du XXe siècle a permis
de prendre conscience de la véritable situation de l'être humain dans
l'univers. Les idées multiséculaires sur l'univers, la terre, la vie et sur
l'homme lui-même ont été totalement révolutionnées par les progrès
simultanés notamment des sciences de la terre, de la biologie, de la
cosmologie et de l'écologie.
http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=41519
Les savoirs de l'avenir
08.12.2004 | 13h12
«Science sans conscience n'est que ruine
de l'âme» (Rabelais)
Comment définir donc les savoirs à enseigner à nos
progénitures dans un contexte national et international en mutation rapide ?
Comment assurer désormais la transmission des connaissances et des savoirs
permettant de former les citoyens de demain ?
La parution ces dernières années d'ouvrages traitant des
différentes problématiques de l'éducation fait florès. Ce phénomène n'est
certes pas nouveau puisque depuis l'antiquité (voir notamment la République
de Platon), cette thématique a constitué indéniablement une préoccupation
majeure et récurrente chez tous les grands penseurs ainsi que chez les
grands hommes d'Etat. Mais jamais les discours, ni les tons de ces penseurs
n'ont laissé transparaître, autant que de nos jours, de soucis et de
réflexions inquiètes sur les contenus de l'enseignement et sur l'acte
d'enseigner lui-même. Parmi les ouvrages publiés récemment dans ce domaine,
il y a lieu de citer particulièrement celui du grand sociologue et
philosophe français Edgar Morin intitulé " les sept savoirs nécessaires à
l'éducation du futur ". Il s'agit d'un livre issu d'une réflexion initiée
dans le cadre de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la
science et la culture - UNESCO et publié aux éditions du Seuil.
Notre étude, nécessairement réductrice, se propose de
survoler les grands axes de ce maître ouvrage divisé en sept chapitre et
dont le premier traite de l'incertitude et de la subjectivité liées à toute
connaissance.
La subjectivité de la connaissance
Depuis l'apparition de l'homo sapiens, l'esprit humain a
dû affronter constamment deux risques majeurs : l'erreur et l'illusion.
Mais, chose tragique, ces dernières, qualifiées de véritables " cécités de
la connaissance ", ne se reconnaissent nullement comme telles. Nulle
connaissance ne peut prétendre constituer une fidèle représentation des
choses et du monde extérieur.
Selon E. Morin, " la connaissance sous forme de mots,
d'idées et de théories est le fruit d'une traduction-reconstruction par les
moyens du langage et de la pensée et, par là, elle connaît le risque
d'erreur ". Mais alors, pour ce qui est de l'objectivité scientifique ?
L'auteur réfute la possibilité d'une connaissance totalement objective et
démontre que dans le monde humain -comme déjà dans le monde mammifère-le
développement de l'intelligence ne peut être dissocié de l'affectivité,
c'est-à-dire de la curiosité, de la passion qui sont inhérentes à toute
recherche philosophique ou scientifique. Il y a donc lieu d'abord de
promouvoir une nouvelle éducation qui mette l'accent sur les contraintes
liées à toute connaissance, à ses processus de l'orienter vers la détection
des sources d'erreurs, d'illusions et de fourvoiement.
Le deuxième savoir que la nouvelle éducation devra mettre
en ouvre est cette tendance croissante à la planétarisation du savoir et à
la nécessité d'une réelle connaissance du monde dans sa globalité et dans sa
complexité. Cette connaissance s'étend à tous les plans : politique,
économique, écologique, anthropologique, etc.
Il est de plus en plus admis qu'il existe désormais une
inadéquation inquiétante entre, d'une part, nos savoirs compartimentés,
segmentés et atomisés et, d'autre part, des réalités ou problèmes
multidisciplinaires, transversaux, globaux qui ne peuvent plus êtres
appréhendés efficacement qu'à l'échelle planétaire.
L'éducation du futur ne rendra pertinentes les
connaissances qu'en se départissant de " l'intelligence parcellaire,
compartimentée, mécaniste, fractionne les problèmes, sépare ce qui est
relié, unidimensionnalise le multidimensionnel ". Il devient, par
conséquent, impérieux d'opérer sans plus tarder, une réforme de la pensée
dans ce sens ; une reforme non pas, pour reprendre les termes du philosophe,
d'ordre " programmatique " mais " paradigmatique ".
Enseigner la condition humaine
En outre, l'éducation de demain devra s'attacher à
enseigner l'unité de la condition humaine. En effet, nous vivons à l'ère
planétaire et le destin de l'humanité tout entière est désormais commun. Le
développement prodigieux des connaissances depuis la seconde moitié du XXe
siècle a permis de prendre conscience de la véritable situation de l'être
humain dans l'univers. Les idées multiséculaires sur l'univers, la terre, la
vie et sur l'homme lui-même ont été totalement révolutionnées par les
progrès simultanés notamment des sciences de la terre, de la biologie, de la
cosmologie et de l'écologie.
Malheureusement, les nombreux apports et constructions de
ces sciences sont demeurés disjoints, compartimentés. Du coup, l'être
humain, tel les morceaux d'un puzzle défiguré, se trouve écartelé,
fragmenté. Ici, selon Edgar Morin, se pose un grave problème d'ordre
épistémologique : " l'impossibilité de concevoir l'unité complexe de
l'humain par la pensée disjonctive, qui conçoit notre humanité de façon
insulaire, en dehors du cosmos qui l'entoure, de la matière physique et de
l'esprit dont nous sommes constitués, ainsi que par la pensée réductrice,
qui réduit l'unité humaine à un substrat purement bio-anatomique ".
Enseigner l'identité terrienne
L'éducation du futur doit également ouvrer pour
l'enseignement de la communauté du destin du genre humain, son histoire
récente, l'interdépendance croissante entre toutes les sociétés humaines et
le fait que depuis le XXe siècle " tous les humains, désormais confrontés
aux mêmes problèmes fondamentaux de vie et de mort, vivent une communauté de
destin planétaire ".
Cette nouvelle éducation doit en conséquence ouvrer pour
développer en chacun d'entre nous la conscience du besoin d'apprendre à
être, vivre, partager, communiquer et communier en tant qu'un humain de la
planète terre. En vue d'y arriver, il faut inscrire en nous les consciences
suivantes :
. Une conscience anthropologique ;
. Une conscience écologique ;
. Une conscience civique terrienne ;
. Une conscience spirituelle de l'humaine condition.
E. Morin a forgé ici un néologisme qui devrait connaître
un destin favorable " la symbiosophie " que l'on peut définir en s'en tenant
à son étymologie, par " la sagesse de vivre ensemble ".
Archipels de certitudes, océans d'incertitudes
L'humanité a vécu jusqu'au XIXe siècle avec la croyance en
un futur répétitif (l'éternel retour) ou progressif. Le XXe siècle a
découvert, pour reprendre la fameuse boutade de Paul valery, que " le futur
n'est plus ce qu'il était ". En d'autres termes, la notion de futur a
simplement disparu en ce sens que l'on ne peut plus le prévoir et encore
moins le prédire. Cette " découverte " a jeté l'homme moderne dans une sorte
de désarroi existentiel : l'histoire humaine n'est plus balisée et devient
une aventure mystérieuse.
Cette réalité exigera de l'homme moderne un effort soutenu
pour faire son deuil de l'illusion de pouvoir déchiffrer l'avenir et prédire
le destin humain. Ceci est d'autant plus tragique que, selon le philosophe,
" la prise de conscience de l'incertitude historique se fait aujourd'hui
dans l'effondrement du mythe de progrès ".
L'éducation du futur doit donc se départir des visions du
positivisme scientifique, des conceptions déterministes. " La connaissance,
dit Morin, est une navigation dans un océan d'incertitudes à travers des
archipels de certitudes ".
Au-delà de cette formule saisissante, le philosophe nous
invite à comprendre les bifurcations, les turbulences, les aléas et
contingences dont les sociétés et l'histoire humaine sont le théâtre.
Prôner un humanisme altruiste
La situation d'aujourd'hui sur notre planète est pour le
moins paradoxale.
En effet, alors que la communication triomphe, que la
planète est quadrillée, traversée, par des réseaux, téléphones portables,
fax, modems et autres Internet, la mésintelligence et l'incompréhension
entre les humains gagnent sans cesse du terrain.
L'auteur rappelle que la communication n'implique pas
nécessairement la compréhension car étymologiquement com-prehendere signifie
appréhender ensemble, saisir ensemble (le texte et son contexte, les parties
et le tout, le multiple et l'un). A ce titre, Morin distingue deux sortes de
compréhensions : la compréhension intellectuelle ou objective et la
compréhension humaine intersubjective.
C'est, à l'évidence, cette seconde forme de compréhension
qui fait tragiquement défaut aujourd'hui à l'humanité. Morin prône un
humanisme altruiste capable de transcender l'égocentrisme qui entretient la
self-deception, c'est-à-dire la tromperie à l'égard de soi-même. Il attire
fortement notre attention sur le fait qu'être possédé " par une idée, une
foi, qui donne la conviction absolue de sa vérité annihile toute possibilité
de compréhension de l'autre idée, de l'autre foi, de l'autre personne ".
Ceci n'est pas sans nous rappeler ce qu'écrivait déjà Aristote dans "
Ethique à Nicomaque " : " nous croyons tous que ce que nous savons ne peut
être autrement qu'il n'est ".
Vers une éthique du genre humain
La conception complexe du genre humain, nous rappelle le
philosophe, comporte la triade suivante : individu/société/espèce. Ces trois
éléments doivent toujours être entendus comme indispensables, ils
s'entretiennent et sont dialectiquement reliés entre eux.
Dès lors, ajoute M. Morin, " une éthique proprement
humaine (.), doit être considérée comme une éthique de la boucle à trois
termes, individu/société/espèce d'où émerge notre conscience et notre esprit
proprement humain ". Il appelle cette nouvelle conscience " une
anthropo-éthique ".
S'agissant du lien éthique de l'individu à la société, ce
lien doit être fondé sur l'enseignement des valeurs de la démocratie,
c'est-à-dire sur le respect du principe de la souveraineté du peuple
citoyen. En ce qui concerne le lien éthique de l'individu à l'espèce
humaine, il s'agira d'admettre que la finitude géographique de notre terre
impose à chaque être humain un principe d'hospitalité universelle et de
solidarité envers ses semblables au-delà des spécificités culturelles et des
particularismes nationaux.
En guise de conclusion, nous pourrons affirmer que
l'important ouvrage d'Edgar Morin, sommairement analysé ci-dessus, vient à
point nommé, parmi d'autres ouvrages de préoccupations analogues, nous
interpeller avec force sur la qualité de notre enseignement et sur
l'adéquation et la pertinence de nos cursus scolaires et universitaires à un
tournant décisif de l'histoire de notre pays.
Nos gouvernants aux différents niveaux de la hiérarchie
politique, nos éducateurs, enseignants et autres pédagogiques, " chacun en
ce qui le concerne ", sauront-ils relever les défis majeurs sur lesquels
achoppe notre système éducatif vermoulu et anachronique ou bien
persisteront-ils à appliquer des cautères sur la jambe de bois de notre
enseignement ? Notre pays n'est plus en mesure de souffrir davantage de
retard dans ce domaine sous peine d'être inexorablement et définitivement
" largué " par les pays les plus avancés.
Réfléchissons et (réagissons surtout) sur ce qu'écrivait
déjà le grand philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) " On ne doit pas
éduquer les enfants d'après l'état présent de l'espèce humaine mais d'après
son état futur possible et meilleur, c'est-à-dire conformément à sa
destination totale ".
* Juriste et ancien cadre de l'ONE
http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=41519
Abdellah Chaker *
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